Surnaturels
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 [Validé] Gabriel Deavon

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Gabriel Deavon
Joueur
Gabriel Deavon


Masculin
Nombre de messages : 97
Age : 34
Pouvoirs : Communication avec les fantômes
Age : 25 ans
Fiche Personnage : Gaby
Date d'inscription : 29/01/2008

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MessageSujet: [Validé] Gabriel Deavon   [Validé] Gabriel Deavon Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 22:58

[Fiche Personnage ]


Nom : Deavon
Prénom : Gabriel
Age : 25 ans
Sexe : Masculin
Pouvoir : Communication avec les fantômes. (Il n'a jamais vraiment "communiqué" mais il en est capable.)
Membre du Talamasca ? : Non
Agent d'Esylium Corp. ? : Non
Métier : Employé dans une librairie.

Je me permet de déplacer les paragraphes concernant le Physique et le Caractère après la Biographie, histoire de ne pas casser tout le suspense de suite, pour ceux qui ont le courage de lire la feuille entière… ^^’

Biographie :

° 000 °

Embrasse-moi. Passe tes doigts dans mes cheveux. Presse ton corps contre le mien. Embrasse-moi. Plonge ton regard dans le mien. Sens près de toi la présence de mon corps. Embrasse-moi.
Rien.
Je ne suis plus rien de tout cela.
Je ne sens plus le contact de tes lèvres contre mon cou. Tes doigts ne glissent plus sur mon cuir chevelu. Tu n’es plus rien.
Un sourire immatériel se dessina en moi. Je ne suis pas franche. Toi, tu es tout. C’est moi qui ne suis plus. Mon corps même m’est étranger. Je viens d’oublier. Comment un esprit pourrait avoir en mémoire une quelconque dimension physique ?
Tu tiens si fort contre toi mon petit corps ridé, et pourtant tes gestes sont emprunts de tant de précautions, comme si tu avais peur de me casser. Je ne peux que t’en être reconnaissante. S’il te plaît, ne laisse pas cette masse de chair retomber seule dans l’oubli, pas tout de suite. Baise encore ma peau froide de vieille femme. Oui, comme ça, juste comme ça.
Tu m’as demandé de t’aimer, et je t’aime. Je t’ai murmuré des mots du cœur.

Je suis là, à quelques mètres de toi, pointant dans ta direction un revolver noir. La malice s’empare de mon esprit comme elle le faisait si souvent quand j’étais jeune, et je tire. Mais tout aussitôt, le choc dissout mon image dans le néant. Le bruit. Il n’y avait pas de bruit… S’il m’avait été possible de le faire, j’aurais pleuré. J’aurais voulu sentir les larmes humides tout contre mes joues. Je ne pouvais toujours pas te voir. Où es-tu, mon chéri ? Mes yeux ne pouvaient te voir de mon vivant, ils ne le peuvent pas plus dans la mort. Alors qu’était donc cette vision fugitive que je réussis inconsciemment à t’envoyer ? Tu gis tout près de mon corps, et je pleure. Je pleure ce que mes larmes ne peuvent couler. L’image de cette réalité m’est envoyée directement, je te vois sans te voir. Mais toi, tu ne me vois pas et tu regardes mon corps.
Mon chéri.
Je t’ai attendu.
Je t’aime.
Lestat.

Je sombre, je m’enferme dans ce qui est le plus proche de l’inconscience, et je me laisse à présent flotter au gré des hasards… Je quitte mon petit appartement de Miami, les petits trésors qu’il renferme, mon Lys De Brooklyn, ainsi que mon chéri damné. Je ne suis plus rien, je ne veux plus rien. Juste m’assoupir et laisser tout le reste loin de moi.


° 001 °

Cela faisait déjà bien longtemps qu’il foulait cette Terre, qu’il empoisonnait l’air de la fumée de ses petits cylindres de nicotine. Face à lui, le reflet de son visage embrouillé tanguait de droite et de gauche sur le miroir sale. Il s’était encore prit une bonne cuite la veille. Il sentait tout autour de lui l’odeur de cette soirée arrosée. Les relents de cadavres de bières, de bouteilles laissées ouvertes, la transpiration, et le mélange écoeurant de tous les parfums masculins qui s’étaient retrouvés dans son petit appartement.
Ses traits fatigués lui étaient si familiers… Presque irritants. Toujours cette mâchoire coupée en lame de rasoir, relativement mal rasée, ce menton large, ce nez droit et sec, ses yeux de prédateurs. Des yeux éteints, dont il émanait en permanence une animalité caractéristique. On le comparait souvent à un loup féroce, et bien des gens étaient hypnotisés par ce regard sombre.
Machinalement, il passa sous la douche, enfila un T-shirt et un jean, et sortit de la salle de bain exiguë. Il enjamba un corps qui devait être celui de Todd, encore entrain de cuver l’alcool. Peu importait. Il ne fixait que la porte d’entrée, qui en l’occurrence lui offrirait le luxe de sortir de ce trou pour l’instant. Il attrapa à tâtons ses clés, son briquet et son paquet de clopes, fourrant tout ça dans une poche de pantalon. Il rabattit la porte derrière lui, mais celle-ci resta entrouverte. Sans se retourner une seconde, il descendit l’escalier et poussa la porte de l’immeuble. Aussitôt, un vent mordit ses bras nus, mais il n’en avait cure. Seule lui importait à présent la cigarette glissée entre ses deux lèvres, qu’il maintenait d’une légère pression. L’extrémité frétilla lorsqu’il en approcha le briquet.
Il restait là, immobile, tirant de temps à autre sur sa clope. Quelques minutes, des heures, des jours, peu lui importait. Il resterait là jusqu’à ce qu’un irritant instinct de survie le pousse à rentrer au chaud.
Après tout, il s’était fait viré de son job voilà une semaine, ses amis étaient souvent des compagnons bien éphémères, et sa famille… Pfff… Il avait coupé les ponts des années auparavant. En gros, ne restaient plus que lui et sa clope… Ah, et le regard des passants, aussi. Il riait souvent de voir les jeunettes frémir devant son air décontracté (trop décontracté ce matin-là), les mamies le dépecer du regard pour sa dégaine mal à leur goût, et les autres l’évitaient comme on l’aurait fait pour un chien sale et affamé.
Il laissait son esprit divaguer sans accroche. Il aimait ça, dériver à l’infini, laissant son dos glisser le long du mur jusqu’à ce qu’il s’assoie sur le trottoir. Il avait fait cela un nombre incalculable de fois. Et pourtant c’était bien la première fois que…
« Putain ! » Hurla-t-il les yeux exorbités.

Il n’avait pas vu son visage. Seulement un regard brun à quelques millimètres de lui. Sa clope échappa de son bec et il se tordit de douleur au beau milieu de la rue. Quelque chose. Quelque chose venait de… S’introduire en lui ?!
« Putain putain putain putain… » Répétait-il obstinément, comme une prière barbare.

Tout son corps tremblait de peur, quand soudain il se crispa entièrement, genoux à terre, le front collé contre le goudron froid.
C’est… C’est en moi, songea-t-il effrayé. C’est en moi !
« Putain sors de là ! » Son visage se crispa en une moue de souffrance quand il couina tout bas :
« Merde, ça fait mal… »



Depuis combien de temps suis-je par ici ? Suis-je encore ici ? Quel est ce ‘ici’ ? Voilà bien des années, me semblait-il, que j’errais, impalpable, sur Terre. Un frisson me parcourut ; étrange. Suis-je capable de frissonner ? Une voix hurla tout près de moi, et je l’entendis comme si j’avais des oreilles pour entendre.
« Putain putain putain », disait-elle. Et aussi « Merde, ça fait mal. »
Je m’ouvris lentement au monde qui m’entourait, et me sentis coincée. Comme bloquée dans un tout petit placard à balais. Instinctivement, je tentais de sortir, de repousser les limites, et la voix hurla de plus belle. Je pris conscience que je la faisais souffrir en tentant de m’extraire de cette cage, et me calmais aussitôt. Progressivement, les parois qui m’enserraient se relâchèrent. Faisant de même, je me contentais d’emplir chaque espace disponible, me pliant à sa forme comme l’aurait fait de l’eau versée dans un quelconque récipient.

Je sentis quelque chose picoter l’une de mes extrémités. Mais que m’arrivait-il ? Quels étaient ces bruits tout autour de moi ?



La douleur s’estompa progressivement. Il se laissa tomber en arrière, paupières closes, et s’allongea sur le trottoir. Pas un seul de ces maudits passants ne se serait arrêté pour lui demander s’il allait bien. Il n’eut pas plus le temps de s’apesantir sur les misères de l’humanité quand de nouvelles questions émergèrent de son esprit. Qu’est-ce qu’il touchait ainsi, de rugueux et de froid ? Quels étaient ces bruits omniprésents ?
« Je suis con ou quoi ? » Grogna-t-il.
Ah ! Il fut étonné du son de sa propre voix, du mouvement de ses lèvres, du ronronnement de ses cordes vocales au fond de sa gorge. Il fronça les sourcils, et se sentit à nouveau étranger à ce geste pourtant si simple.
« Merde ! »
Il ouvrit soudain les yeux comme si le cauchemar avait assez duré, qu’il était temps de se réveiller. Quelle erreur ! Il sentit son cœur prêt à éclater dans sa poitrine, alors que les couleurs explosaient tout autour de lui. Le bleu du ciel, la ville grisée de pollution, les passants multicolores, la couleur de sa propre peau… Il se rendit compte qu’il venait de monter sa main devant ses yeux et qu’il… Qu’il pleurait ? Oh mon Dieu. Il pleurait, et il en était si heureux. Comme s’il avait attendu ça depuis des millénaires. L’humidité du sillon laissé par les larmes sur ses joues le chatouillait délicieusement. Ses lèvres tremblaient, et il continuait à pleurer en silence, incapable d’arrêter.
« Je suis con ou quoi ? » Souffla-t-il une nouvelle fois. Cette fois-ci, sa voix lui semblait vraiment étrange… Elle possédait une douceur dont il n’avait jamais noté l’existence, comme une caresse légère contre sa gorge et ses oreilles.
Il enfouit son visage au creux de ses mains et récapitula tout ce qu’il était, comme pour s’en persuader.
‘Je suis Gabriel Deavon, je suis un homme, et j’emmerde cette saleté de douleur qui vient de me bousiller le cerveau !’


Dernière édition par Gabriel Deavon le Jeu 29 Mai 2008 - 21:18, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Validé] Gabriel Deavon   [Validé] Gabriel Deavon Icon_minitimeSam 15 Mar 2008 - 22:59



Alors ça, c’était la meilleure ! Pourquoi suis-je soudain privée de cette vision qui m’avait été donnée voilà quelques secondes ? Quel était donc l’obstacle qui empêchait mes larmes de se déverser le long de mes joues ?! Et c’est… Gabriel Deavon, un homme, et… Et j’emmerde cette saleté de douleur qui vient de me bousiller le cerveau ? Qu’est-ce que c’est que ce langage ?
Je respirais un grand coup et tentais de me calmer. Que m’était-il arrivé ? Gabriel Deavon … Je ne connais pas ce nom.
« Bien sûr que si, c’est moi ! » Me répliquai-je aussitôt.
Réfléchissons, réfléchissons. La main… La main que j’avais vue, avec laquelle j’avais pu sentir la dureté du sol. Je me rendais compte que ce n’était pas la mienne. Je ne suis pas moi ? Mais pourquoi ? Serais-je entrée dans un corps humain ?! Mais… Alors c’est cette autre âme qui se débat et me répond, dans l’enceinte resserrée de ce corps, serait l’âme raccrochée à cette masse de chair. Aussitôt, un grand sentiment de désespoir s’empara de moi. J’allais être expulsée et retourner à l’état immatériel d’esprit perdu. Non, je ne veux pas, je veux pleurer encore, et voir ces explosions de couleurs, et… Et toucher ce sol rugueux, et…

« Accroche-toi, Petite Chose. » Le souffle était venu jusqu’à moi.
Alors il devait avoir compris, au moment même où je trouvais moi aussi la réponse à ces mystères. Je le sentis qui ne tentait pas de se battre pour me rejeter. Au contraire, il était le capitaine qui proposait à son matelot de s’agripper à lui pour ne pas glisser dans les flots déchaînés de la tempête. Mes petits doigts immatériels s’agrippèrent à cette enveloppe de chair. Mais quel froid il y faisait ! Ma… Sa peau était mordue par le vent sec et hivernal. Ses larmes avaient cessées, et il se leva maladroitement sur ses deux jambes. C’était bien la première fois qu’il en venait à se demander s’il ne valait mieux pas rester à se mouvoir à quatre pattes ! Ah, quelle aventure ! Et tout cela ne faisait que commencer.



Je m’appelle Gabriel Deavon, il s’appelle Gabriel Deavon, nous sommes deux âmes dans un même corps. Cette dualité est tout à fait contre nature, il en est certain, car chaque instant était un combat pour conserver cet état. C’en devint une habitude, le temps que nos deux âmes trouvent leur place, à l’étroit dans ces membres masculins. Notre situation était loin d’être facile. Imaginez une vieille femme morte, qui avait été une jeunette au fort caractère, ainsi qu’un type détaché, plutôt fataliste, un garçon de vingt ans au sale caractère, tous deux unis par des liens plus forts que tout !

Il avait beau se montrer torse nu par le balcon, se vêtir de vieux jeans troués, je ne disais rien, le laissant choisir son look car ces effets matériels m’intéressaient bien peu. Cependant, dès qu’il tordait la page d’un livre ou éteignait la télévision sans se préoccuper de moi, la vieille femme que j’étais le maltraitait jusqu’à ce qu’il répare ses erreurs. Il se surprenait à rester des heures, seul, devant l’écran animé montrant un film bien mauvais, qu’il n’avait jamais vu mais dont il pouvait énoncer les dialogues d’avance. Il s’arrêtait devant la librairie du coin, et sans un regard pour la jolie vendeuse, il caressait les couvertures des livres qu’il ne connaissait pas. Dans ces moments-là, il n’était pas rare qu’il pique une crise de colère en pleine rue, et se prenne la tête entre les mains :
« Rah ! Je ne suis pas une vieille, Petite Chose ! Fiche-moi la paix avec tes bouquins et tes manies ! C’est mon corps, laisse-moi un peu agir tranquille ! »

Tous le prenaient pour un fou dangereux et changeaient de trottoir. Il me parlait à haute voix, bien qu’il ait pu me répondre intérieurement, de la même manière dont je lui parlais moi-même. Mais non, il s’obstinait à passer pour un dément schizophrène, et à m’appeler ‘Petite Chose’ (un surnom tendre et aimant de sa part, je le savais)…

Enfin, dans l’ensemble, tout allait pour le mieux. Deux êtres comme nous avaient continuellement besoin de se disputer puis de se réconforter. Finalement, l’un comme l’autre, nous avions atteint une chose incomparable : nous ne serions plus jamais seuls.
Nos deux âmes s’étaient étroitement rapprochées, il connaissait tout de moi, et moi tout de lui.

Quelques semaines passèrent, mais bientôt, l’argent manqua, pour poursuivre cette vie misérable. Il continuait de se traîner, refusant de se trouver un nouveau job. Un jour où l’on trouvait le frigo vide, je pris la décision ferme et définitive d’intervenir. En général, je me contentais de rester en retrait, consciente que j’importunais déjà bien assez ce corps par ma présence. Mais là, il me fallait bouger. J’emmenais donc notre chair sous la douche, peignait les cheveux emmêlés, et habillait l’être de vêtements présentables. Aussitôt, je nous jetais dans la rue, et ne cessa de marcher qu’une fois devant la librairie. L’âme du véritable Gabriel était perdue et protestait faiblement devant ma détermination. J’entrais dans la petite boutique et me dirigeais droit vers la bouille féminine derrière le comptoir. Puis, aussi soudainement que j’étais apparue, je m’éclipsais derrière Gabriel. Je savais bien qu’ici, nous pourrions trouver travail et réconfort, car pas une seule fois la libraire n’avait jeté de regard mauvais sur ce type qui crisait parfois tout seul contre lui-même.

Le marché fut rapidement réglé. L’homme que j’étais _en quelques sortes_ était certes rude et maladroit, mais rien en lui n’était foncièrement méchant ou pervers. La patronne, une femme de la trentaine, cheveux courts aux blondes mèches folles, avait toujours un visage rayonnant d’amour lorsqu’elle se plongeait dans les livres. Intrigué, Gabriel s’intéressa donc de lui-même à ces pages noircies de mots. Sa patronne lui indiquait quelques bonnes références, et il se plongea de plus en plus souvent dans de longues lectures. Les sujets qui l’intéressaient ? Du bouquin historique aux romans fictifs, il s’attachait tout particulièrement à la façon de décrire les choses et les gens, au style d’écriture…

Plusieurs fois, sur le chemin qui nous menait à la libraire, nous croisâmes de ces êtres étranges, que l’on savait immatériels, et qui tentaient toujours d’attirer notre attention. En effet, ma présence avait développé chez Gabriel le don de voir les esprits. A moins qu’il n’eut toujours eu ce don enfoui en lui… Cependant, discuter avec ces morts n’était pas franchement amusant, ni instructif. Ils balbutiaient des choses incompréhensibles, et nous n’étions pas trop de deux pour les repousser, parfois. Finalement, ils se lassaient, et se dissipaient pour nous laisser poursuivre notre chemin.



Les années passèrent, celles d’une vie humaine qui avait certainement commencé à prendre son sens bien après sa création. Ce corps avait peut-être évolué, ou alors était-ce moi qui avait changé, car la situation dans laquelle nous étions nous paraissait tout à fait hors de la normalité, certes, mais l’idée d’une autre existence nous semblait impossible à envisager. Cependant, l’instruction que lui avaient apporté les livres commença à titiller la curiosité de Gabriel. Il se mit à chercher des cas similaires au nôtre, ne trouvant d’égale que dans quelques fictions bien pâles. Une série de romans, pourtant, attira son attention. C’était un monde étrange, peuplé de créatures non humaines, dont les protagonistes n’étaient autres que des vampires. Gabriel avait apprécié cette façon qu’avait l’auteur d’étudier l’humanité d’un point de vue extérieur, à moins que ces créatures ne soient plus humaines qu’on ne pouvait l’imaginer au premier abord. Ce qui l’intriguait, c’était cette façon de décrire les fantômes, les esprits… Pour ma part, je m’y intéressait tout autant, mais de façon peut-être plus calme et maîtrisée. Il y avait quelque chose… Quelque chose qui me donnait envie de pleurer, dans ces livres.

Ce soir-là, il dévorait l’un des romans de cette série, « La Reine des Damnés », dans sa petite chambre. Les étagères étaient rangées parfaitement, la poussière ne s’était pas encore installée sur les rayonnages. De plus en plus, ce petit intérieur ressemblait à mon ancienne demeure de Miami, avec, bien sûr, cette petite touche de goût que pouvait avoir un homme moderne. Gabriel redressa d’un geste impatient les lunettes de vue qui s’appuyaient contre son nez fin. Sa lecture envahissait tant nos esprits mêlés qu’aucun bruit extérieur ne pouvait nous distraire, pas même les klaxons de la rue. Ses yeux traînèrent sur les premières pages. Il existait, dans cette fiction, un intérêt bien particulier pour l’état spirituel des êtres décédés.
Soudain, nos mains se crispèrent sur le livre, que nous propulsâmes aussitôt sur la commode proche afin de ne pas l’abîmer. L’estomac de Gabriel se tordit d’une sourde douleur. Instinctivement, il se courba en se tenant les entrailles entre les mains. Qu’était donc ce poignard aiguisé que l’on s’amusait à lui tourner dans le ventre à la façon d’un tournevis ?! Je subissais la même douleur que lui, et mes yeux _ses yeux_ pleurèrent sous le choc. Quelque chose remonta dans sa gorge, et surgit, pâteuse et amère, dans sa bouche. Aussitôt, les deux mains se portèrent aux lèvres pour y recueillir les crachats de sang.
Du sang.
Comment ?!
Le corps vacilla, nos esprits s’empourprèrent de buée, et nous plongeâmes dans l’inconscience totale.

A notre réveil, le monde n’avait pas changé. Nous étions là tous deux. Nous nous rassurâmes l’un l’autre de notre double présence, puis vint le temps des interrogations. Une rapide visite chez le médecin nous indiqua qu’aucune maladie n’affectait apparemment ce corps… Il n’existait qu’une seule réponse : J’étais cette maladie. Il était évident que la partie charnelle d’un être ne pouvait convenablement accueillir qu’une unique âme. Cette surcharge de mon esprit avait dû user ce corps, qui commençait seulement maintenant à réagir avec violence. Mais il faut bien comprendre quelque chose : un dérèglement notable n’est rien d’autre qu’une sonnette d’alarme pour un être humain. Il fallait faire quelque chose, et une seule solution existait. A cette seule pensée, Gabriel entra dans une rage folle, détruisant tout ce qui était à portée de sa main dans le petit appartement. Il hurlait, me crachant qu’il était impossible de penser ainsi, que j’étais horrible et stupide. Sa folie se calma quelques temps plus tard. Tout n’était que chaos autour de nous. Il tomba à genoux, en pleurs, couinant comme un enfant :
« Tu n’as pas le droit… Tu… »
Sa peine était double, car elle était aussi mienne. De mes doigts _ses doigts_ je remis sa tignasse brune en place. De mes doigts immatériels, je tentais tant bien que mal d’apaiser cet esprit, si proche de moi, qui murmurait entre deux sanglots :
« S’il te plait. Reste… Tout près de moi… »

Je le compris quand il le comprit lui-même. Peu importait de mourir jeune, de cracher du sang ou de se tordre de douleur quelques fois. Nous resterions ainsi jusqu’à la fin. Après tout, une vie humaine est bien courte, alors pourquoi tenter en vain de la rallonger ? Et de toute façon, serait-il bien possible de nous séparer, depuis tout ce temps où nous avions scellé nos deux âmes ?



Los Angeles, le petit appartement rangé, la télévision qui grésille un peu plus loin. Il rajuste ses lunettes, je tourne une page du livre. Nos doigts glissent sur le papier, caressent les lettres imprimées.
Le titre du roman a changé.
« Le voleur de Corps. »
Miami…


° 002 °

Décidément, cette série de romans éveillait en moi un étrange sentiment. Gabriel me sentait hésitante, et sa curiosité n’en était qu’accrue. Il découvrit la première page du roman, sourcils froncés, et lut sans attendre.
Oh, comme ma tendre Miami était bien décrite, aux travers des yeux de cet étrange personnage du nom de Lestat. Lestat. Le nom m’avait perturbé dès le début. Il subsistait en moi un vague sentiment de souvenir oublié, le concernant. Gabriel continuait sa lecture, apparemment indifférent à mes tourments. Dans le livre, une petite femme traînait le pas dans une ruelle de la grande ville, son visage tout ridé, le Lys De Brooklyn entre les mains. Je refusais de réfléchir davantage, ce devenait trop douloureux pour je ne savais quelle raison.
Les minutes passèrent, jusqu’à ce que le monde autour de nous ne s’écroule. Le livre glissa d’entre nos doigts et le bruit étouffé de son choc contre le carrelage nous fit tressaillir. Les larmes coulaient, les lèvres tremblaient faiblement, mes yeux se posèrent sur des mains qui bougèrent lentement.
Je ne comprends pas. Non, ce n’est pas juste, je ne voulais pas comprendre. Pourquoi fallait-il que mon cerveau déchiffre si facile la vérité ? Les larmes coulaient, chaudes tout contre mes joues, et Gabriel pleurait lui aussi, tout contre moi, car la douleur était aussi sienne.



Physique : Si, étant jeune, il a toujours eu les cheveux courts en désordre, il a fini par les laisser pousser. Sa tignasse brune est maintenant nouée en une queue de cheval la plupart du temps. Son visage aux traits secs est bien masculin, avec une mâchoire marquée et un début de barbiche qu’il ne rase pas toujours. Ses yeux marron ont toujours eu un certain éclat féroce, qui fait souvent fuir les inconnus timides. En effet, son regard reste dur face à la plupart des gens qu’il croise. Pourtant, le port des lunettes de vue (pour la lecture principalement) adoucit parfois ce visage. Malgré ses vingt-cinq ans, il paraît plus âgé… Il a acquis une certaine musculature discrète à force de travaux physiques, mais la dualité d’âme que subit son corps l’oblige parfois à se tordre de douleur et à cracher du sang. Il se fatigue assez vite lors d’un effort trop étendu sur la durée, et est conscient que son état peut dégénérer d’un moment à l’autre. Or, ça ne l’empêche pas de fumer comme un pompier.
> Il est né de père Américain et de mère française.

Caractère : Depuis qu’il est gamin, Gabriel est un garçon au sale caractère, un peu casse-cou sur les bords, qui ne se laissa pas marcher sur les pieds. Il ne mâche pas ses mots avec les emmerdeurs, et se découvre même prêt à user de ses poings si on ne lui fiche pas la paix. Pourtant, ce n’est un mauvais gars ; il lui arrive d’être gentil et attentionné avec les gens qu’il apprécie, même s’il n’est pas très doué pour exprimer des sentiments de douceur. Pour ce qui est des relations amoureuses, il ne s’est jamais vraiment fixé…
S’est greffé sur cette personnalité l’influence de la vieille femme qu’il surnomme ‘Petite Chose’. Elle lui a apporté le goût de la lecture et de la patience (même s’il n’est pas encore bien doué pour ça). Il est par moment aussi posé et calme qu’une vieille femme, et se surprend parfois à se caler devant la télévision au point d’en être hypnotisé… Aussi est-il plutôt impressionnant de le voir parfois se réveiller dans une forme et une excitation de tous les diables !

Signes particuliers : On le prend tout le temps pour un schizophrène, ce qui n’est… Pas forcément faux.

Autre petit détail : Eviter de le réveiller de bon matin… Humeur exécrable garantie.
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Vayne
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MessageSujet: Re: [Validé] Gabriel Deavon   [Validé] Gabriel Deavon Icon_minitimeSam 16 Aoû 2008 - 21:14

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