[Validé] Charles D'Audemard

Nom : Vicomte D’Audemard, Comte de Rabastens et Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or (La convenance de notre époque l’a réduit à sa plus simple expression « D’Audemard »)
Prénom : Charles Célestin Joseph (Charles reste le plus couramment utilisé)
Âge : 219 ans
Sexe : Masculin
Pouvoir(s) : Télékinésie, Vol et Télépathie
Agent d'Esylium Corp. ? : Non
Métier : Antiquaire spécialisé dans les instruments de musique

Physique : Mesurant un mètre soixante-seize pour soixante-huit kilos, Charles présente une taille normale pour une corpulence trompeuse. Son corps à la musculature sèche et noueuse combiné à son port de tête, convient parfaitement à exprimer le sentiment découlant de la tranquille assurance de la noblesse. Ses yeux pers d’un beau vert tacheté d’or lui assurent un regard accrocheur et simple. La démarche assurée et le soin cultivé du choix de ses vêtements finissent d’apporter à cet homme des Lumières un charisme travaillé à partir d’un diamant brut, dont il serait indécent de citer le nombre de carats.

Caractère : Au premier abord, l’impression que l’on retire de cet homme est l’élégance des mots, le soin du dialogue et la préciosité évidente de l’être qui, soit choque, soit séduit. Au-delà de ces airs maniérés et de son discours aussi inconsistant que riche, Charles D’Audemard est un être calme, préférant les longues discussions envenimées aux mauvaises solutions que sont les duels et autres agressions physiques. Devenu méfiant et sans réelle compassion avec l’âge et les troubles qu’il a affrontés, il lui paraît moins risqué de se faire sous-évaluer que de sortir le grand jeu de ses réflexions les plus profondes. Commerçant avant tout, il se fera un plaisir de faire d’un client de passage l’hôte de son magasin avec une courtoisie et une générosité déconcertante.

Signes particuliers : La musique et les arts en général sont son violon d’Ingres. Le signe le plus particulier est sa canne-épée dont il ne se sépare jamais. Ce serait indécent pour un noble et de nos jours les rues sont si dangereuses.

Biographie : Né en 1765 dans une famille noble de l’Ardèche, dans le sud-est de la France, Charles fut élevé durant sa plus tendre enfance par sa mère alors que son père préférait battre la campagne pour s’assurer de la bonne marche de ses affaires. Ainsi, en plus de sa présence assidue aux leçons purement masculines, il préféra étudier la musique et les arts, dont il tenait de par sa mère une curiosité maladive. Il progressa vite et bien, remettant le plus souvent possible sur l’ouvrage un travail qu’il n’avait pas réussi à mettre en œuvre de façon correcte. Il coula donc une enfance et une petite adolescence heureuse dans sa campagne Ardéchoise en ne rêvant que d’une chose : pouvoir éprouver son art dans les théâtres et opéras de la capitale. Malheureusement, le destin se chargea de lui autrement.

A l’automne 1781, son père fut tué lors d’une escarmouche contre des brigands de grand chemin alors qu’il revenait au Château. Etant le fils unique de la seigneurie, il prit donc le relais de son père à l’âge de seize ans et fut brillamment secondé par sa mère envers laquelle il vouait une admiration non pas sans borne, mais au moins aussi pure que celle qu’il vouait à la peinture. Seulement, il dut bientôt déchanter. En effet, depuis qu’il avait quatorze ans, il était autorisé à s’aventurer hors du Château seul pour se reposer et respirer le bon air de la campagne. Le plus souvent, il en profitait pour peindre des toiles de la nature alentour. Il aimait notamment la petite cascade, à près d’une lieue à cheval de chez lui. Le bruissement de l’eau étant une douceur de la nature qu’il appréciait particulièrement. Un après-midi, alors qu’il avait quinze ans, il y surprit une jeune fille de son âge se baignant, la suite n’est digne que d’un roman de chevalerie. L’étreinte passionnée qu’il découvrit alors arrondit peu à peu le ventre de Chloé, sa muse. La mère de Charles, effarée, envoya la fille au couvent et l’enfant en orphelinat, après avoir fait rosser Charles devant les yeux de la pauvre fille par son maître d’armes, un homme capable de soulever un tonneau de vin et de le jeter sur quatre toises de long.

Après cet incident, elle arrangea un mariage pour son fils convalescent, qui vit entrer dans les propriétés de la famille le comté de Rabastens, en Provence, au bord de la Méditerranée. Charles méprisa son épouse, qui le lui rendait par suppliques et pleurs. Tant et si bien qu’il finit par en venir aux mains, un soir. Méprisant son propre geste, il s’excusa platement, ne comprenant pas comment il avait pu se laisser aller à de telles bassesses et finit par considérer la jeune femme, Elise, non par amour mais par respect. Après cet incident, il se raprocha davantage de ses serfs, qui le craignaient au vue de la réputation qu’avait son père. Par la musique et les leçons qu’il demanda à son percepteur de distribuer aux enfants de son territoire, il fut apprécié en quelques années. Trois pour être précis, car par la suite, tout changea.

La Révolution française débuta pour lui avec l’arrivée d’une femme étrange, qui haranguait les foules à se rebeller contre ses oppresseurs, la monarchie et les nobles. Elle se nommait Olympe de Gouges et semblait aimer disserter à la nuit tombée, préparant ses harangues durant la journée. N’en cherchant pas plus, il la laissa faire dans son territoire, les serfs eux-mêmes disant qu’ils n’avaient aucun grief contre leur seigneur. Intriguée, elle vint lui parler durant un soir d’avril. Leur discussion dura jusqu’au petit matin, où elle prit congé peu avant l’aube. De cette nuit, Charles ressortit profondément engagé dans la lutte pour la Révolution. La réponse du Roi ne se fit attendre et des Gardes le firent pendre, ou tout du moins projetèrent de le faire. La nuit précédant son exécution, il disparut de telle façon que cela restera une énigme de l’histoire. Dans les faits, Olympe en fit un membre des Vampires et il monta avec elle à Paris, pour la Révolution. Prudent, il préféra s’occuper de saper le moral de la Royauté, dans le dos de tous. Il était mort et devait le rester, ce que ne faisait pas Olympe qui s’exposait sur la place publique. Une violente dispute éclata entre les deux vampires et se solda par la mort d’Olympe sur l’échafaud, vendue pour idées frauduleuses aux Républicains par son propre enfant.

Durant le XIX° siècle, Charles profita des différents courants politiques et idéologiques français pour prospérer et faire de grandes acquisitions d’instruments de musique et autres objets d’Art. Cette période de faste fut vécue de sa part avec une indifférence feinte, préférant la compagnie du peuple à celle des aristocrates et des bourgeois, apprenant aux enfants des rues le chant, la lecture, l’écriture et la pratique de différents instruments. La culture et l’art furent dynamisés à Paris par sa présence. Cependant, la chute de Napoléon III le força à quitter la ville-lumière, dont les décadences et l’immobilisme politique croissant en France le laissait plus ennuyé que routinier. Le temps de réunir sa fortune et de boucler toutes ses affaires, il ne put embarquer sur le paquebot qu’à l’aube de l’année 1910, avec l’ensemble de ses propriétés mobiles, revendant l’ensemble de son immobilier il put s’installer à Los Angeles, évitant ainsi les affres guerriers de la Grande guerre, tout en profitant de la montée en puissance des Etats-Unis. Etant déjà particulièrement fortuné, il investit dès lors la majorité de son temps dans sa passion pour la musique et ouvrit une petite boutique d’antiquités et d’instruments de musique à la périphérie du centre de la ville des Anges. Plus qu’un commerçant, il devint un alors un artiste, engagé pour des réceptions privées, tant mortelles que surnaturelles. Pour ces dernières, il envisagea un angle d’approche différent quant à la musique, usant de sa télékinésie pour jouer l’ensemble d’un concerto de musique de chambre à lui seul.

Cette innovation artistique lui valut un statut privilégié, les uns comme les autres lui demandant cours et conseils, c’est donc en profitant de cette situation que Charles se donna une marge de manœuvre sympathique en ville et surtout une neutralité précaire mais stable. A compter de ce moment, il préféra se faire plus prudent qu’à l’accoutumée et se retirer de toutes les affaires politiques et financières dans lesquelles trempaient les autres membres du surnaturel.

Il y a bientôt un an, l’artiste émergea implicitement de sa retraite en hébergeant et en protégeant un jeune humain qui avait fui les ordres du Talamasca. Ce jeune esprit rebelle plut rapidement à D’Audemard, il se nommait Peter Lakeman. Leurs conversations, découses de politesses erronées et de piédestals réveilla en quelque sorte la fibre paternelle du vampire, qui finit par lui faire rejoindre les rangs des créatures de la nuit. Depuis, il aide patiemment son fils « adoptif » et tend à prendre de plus en plus souvent parti d’un point de vue politique, tout du moins en paroles. Il n’est pas au courant des activités corporatistes d’Esylium. La situation est … intéressante selon l’artiste, reste à voir ce qui en sortira à plus ou moins long terme.