[Validée] Amélie

Aspect : L'incarnation actuelle d'Amélie est une femme caucasienne d'une quarantaine d'années (son état civil indique 49 ans), brune aux cheveux mi-longs coiffés en queue de cheval, 1m72 et on ne demande pas son poids à une dame. Un vêtement est fait pour protéger du froid et des regards lubriques, elle ne s'encombre donc pas d'une garde-robe précise. Son critère de choix principal est le confort, suivi de près par la discrétion. A notre époque, elle a donc une préférence pour les pantalons de type "baggy" ou jogging , et des t-shirts ou chemises assez amples. Une paire de tennis, un élastique pour tenir ses cheveux, un messenger bag en bandoulière et une parka beige si le temps l'exige complètent sa tenue de ville la plus commune.

Caractère : Amélie a longtemps été fougueuse et optimiste vis-à-vis de l'Homme, faisant de son mieux pour améliorer le sort de ceux qu'elle croisait. A cette époque, elle avait en permanence le sourire aux lèvres et toujours une parole réconfortante à dispenser à celui qui n'avait plus le moral. Puis les années passant et l'Homme lui apparaissant de plus en plus mauvais et égoïste par nature, elle en vint à enfouir profondément cet enthousiasme et n'accorda sa bonne humeur et sa compagnie qu'à ceux qu'elle estimait "bons" et dignes de confiance. En parallèle, c'était et c'est toujours quelqu'un d'une curiosité dévorante, même si cette curiosité s'est peu à peu rassasiée depuis le temps qu'elle erre sur Terre. Pour tous les autres, c'est quelqu'un de froid quoique toujours poli et respectueux, introverti, discrètement curieux et quelque peu perdu dans ses pensées mais qui ne recourra à la violence (physique ou verbale) que si le bénéfice engendré pour autrui est supérieur au mal causé, et qu'il n'y a aucune alternative.

Signes particuliers : Un savoir qui dépasse tout ce que vous pouvez imaginer, et ce dans tous les domaines (sciences exactes et humaines, langues mortes et vivantes, histoire, culture, philosophie, médecine...). En effet, Amélie a toujours vécu au contact des humains, et sa curiosité naturelle l'a poussée à en apprendre toujours plus sur le monde qui l'entoure, et c'est sans doute cela qui l'a sauvée de la folie qu'engendre une immortalité sans but. Elle a connu beaucoup de savants, d'experts et de maîtres dans des domaines très divers (médecine, artisanats, politique, combat, sciences, langues...) et n'est pas loin de savoir "tout sur tout", même si le rapide développement des sciences exactes (maths, physique, chimie) l'a obligée à faire des choix.
D'autre part, Amélie a appris l'existence et le fonctionnement de différentes techniques fondées sur la domination de l'esprit (hypnose, influence, possession, télépathie...). Elle n'a jamais souhaité les maîtriser, mais s'est intéressée de très prêt à tout ce qui permettait de reconnaître quelqu'un en faisant usage et à s'en protéger. Son esprit est donc inviolable par des méthodes paranormales, mais reste sensible et influençable à la parole et aux textes "ordinaires" même s'il faut des arguments béton pour ébranler ses convictions.

Biographie : L'adolescence a beau être un concept récent et purement occidental, les jeunes ont toujours été les mêmes aujourd'hui qu'il y a 5000 ans. Ainsi, Amélie (elle ne portait pas ce nom à l'époque mais ne se souvient plus de celui qu'elle portait alors), malgré l'interdiction de ses géniteurs et de sa nourrice, s'enfuit du domaine familial à bord d'un char qu'elle avait "emprunté" au garçon d'écurie (elle a également oublié son nom depuis) en échange d'un joli sourire. Qu'est-ce qu'ils sont stupides ces garçons !
Et la voilà lancée à pleine vitesse dans le sable. Le vent léger siffle sur son visage, le ciel est magnifique et les chevaux suffisamment en forme pour galoper toute la journée. Tout va bien, Mère est stupide de m'obliger à rester enfermée par ce temps.
Puis le noir. Suivi d'une intense douleur dans tout le corps, et du goût du sable dans la bouche. Elle ouvre les yeux. Du sang à moitié séché auquel se mêle le sable lui colle au visage. Elle ne sent plus ses jambes. Un très douloureux regard en arrière lui fait comprendre avec horreur qu'elle ne s'en sortira pas seule : les centaines de kilos du char lui ont broyé les chevilles et les genoux. L'un des chevaux git une vingtaine de mètres plus loin, empalé par l'armature du char. L'autre n'est pas visible. Et ce soleil qui lui martèle le crâne...
La fraicheur d'une ombre la réveille de son semi-coma. La seule chose que ses yeux parviennent à discerner au prix de douloureuses négociations avec ses vertèbres sont une paire de pieds impeccablement manucurés enveloppés dans de luxueuses sandales. Elle ne parvient même pas à articuler un inutile appel à l'aide. L'inconnu, visiblement un homme, s'adresse à elle d'une voix séduisante et nullement paniquée :

- Tu m'as l'air salement mal en point, petite ! Puis-je faire quelque chose pour toi ?
Une dent et un peu de sang furent les seules choses capable de sortir de sa bouche.
- Tu sais, ce char est beaucoup trop lourd pour que je t'en dégage seul. De plus je suis à pied, et je n'ai pas emporté d'eau avec moi... Malgré tout, tu as peut-être de la chance. Car si tu es capable de l'exprimer, je puis réaliser ton souhait. Nul doute qu'aujourd'hui, ton seul souhait soit de rester en vie.
- ...
- Halala, je n'entends rien. Laisse-moi approcher l'oreille de ce qui te reste de bouche, veux-tu ?
- Sauvez-moi... Je... ne veux... pas... mourir...
Le rire discret de l'homme fut la dernière chose dont elle se souvint avant l'horreur qui allait suivre.

Elle était en pleine ville. Personne ne semblait se rendre compte de sa présence. Mais ce n'est pas ce qui l'angoissait le plus. Non, vraiment, cela elle s'en fichait bien. Mais il lui semblait que... Oui, c'est bien cela : elle n'avait aucune consistance. Ses mains passaient au travers des murs et des hommes, et même ses pieds ne touchaient pas vraiment terre : elle flottait légèrement.
- Que s'est-il passé ? Le char, le désert, cet homme... ? Alors il ne m'a pas sauvé... Qu'est-ce qu'il m'a fait ?

Après plusieurs jours de désespoir, l'envie d'en découvrir plus prit le pas et elle se rendit compte en retournant chez elle que l'homme n'avait rien fait pour elle : elle constata avec une inutile tristesse que ses parents avaient retrouvé le char et son cadavre, et que ses funérailles auraient lui dans la semaine. Terrible choc pour une enfant d'apprendre sa mort de la bouche de parents qu'on peut voir sans pouvoir les contacter.

Par accident, elle découvrit peu de temps après qu'elle pouvait entrer en contact avec certains individus, à trois conditions : premièrement, ils devaient être capables de l'entendre. Deuxièmement, elle devait se montrer. Et enfin, ces personnes devaient être proche de la mort (que la cause soit la vieillesse, une maladie, une blessure ou autre).

Quelques années après l'accident, elle fit la connaissance d'une jeune fille de son âge atteinte d'une maladie que la maigre fortune de ses parents ne lui permettait pas de se faire soigner. Elles en vinrent à évoquer la possibilité d'échanger leurs places, et tentèrent l'expérience. Ce fut un succès pour Amélie qui se retrouva dans un corps guérissant à vue d'œil, mais elle ne parvint pas à entrer en contact avec son éphémère amie.
- Peut-être qu'elle a le droit de mourir, et s'en est allée... ?
Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas les parents entrer dans la pièce. A la voir assise sur le lit, ils en pleurèrent de joie, ce qui la plaça dans une situation très inconfortable. Sans aucun tact, elle leur exposa brièvement la situation ainsi que l'avait souhaité leur fille, et s'enfuit.

Elle refusa de retourner chez ses parents afin de leur éviter une peine semblable et partit faire sa vie aussi loin que possible. Elle avait appris à lire et à écrire, aussi n'eut-elle aucune difficulté à trouver un emploi.

Et ainsi, pendant des millénaires, elle "sauta" de corps en corps. Elle tenta de changer durablement le monde et se vautra lamentablement dans ce qui devait être le point d'orgue de son projet, provoquant des milliers de morts. Elle compris à ce moment qu'elle n'était rien ni personne, et que l'humanité se passerait volontiers de ses services pour avancer. En effet, tout ce qu'elle avait entrepris était voué dès le départ à l'échec le plus complet, elle ne l'a réalisé que trop tard.

Elle replongea alors dans l'anonymat et repris d'une manière encore plus intense sa quête de connaissance. Ne craignant rien ni personne, elle entreprit des voyages que quiconque qualifierait de suicidaires. Jamais elle ne croisa un de ses semblables, d'ailleurs l'existence de phénomènes surnaturels similaires à ce qu'elle avait subi ne l'avait jamais effleurée.

A la fin des années 60, influencée par une rencontre avec Isaac Asimov, écrivain de science-fiction terriblement réaliste, elle trouve la réponse à une question qui la tourmentait depuis que la première guerre mondiale avait éclaté. Elle décide donc fermement de tout faire pour réduire la population sur Terre, et peut-être ainsi d'inhiber les guerres et rapports de force meurtriers. Autant d'individus (plus de six milliards d'hommes) sur une aussi petite planète, ne présageait jamais rien de bon. C'est ainsi qu'elle a fait de son incarnation actuelle, une enfant tchèque dont elle fit la connaissance au service des grands brûlés de l'hôpital de Pragues, une des plus douées doctoresses en astrophysique afin d'envoyer l'humanité dans l'espace, dans un futur qu'elle a tout le temps de voir venir.

Demain débute à Los Angeles une importante convention scientifique, entre autres sur la mécanique céleste. Elle a donc la journée pour apprécier les changements de cette ville qu'elle n'a visité qu'une seule fois, et il y a presque cent ans...


______________________________
______________________________

Je ne connais absolument pas l'univers d'Anne Rice, donc s'il y a des incohérences dans le récit, ne frappez pas dans les genoux svp !