[Validé] Emile-Louis M’Baaye & Kossi Tuuré

Physique : Un petit vieux pas bien gras avec une montagne de cheveux blancs jamais coiffés, les dents jaunies par des dizaines d'années de clopes et d'hygiène douteuse. Il a un air jovial et débonnaire et qui inspire, sinon la confiance, au moins l'absence de menace. Aux USA, il s'habille avec des pantalons clairs en coton, des chemises amples et des sandales de cuir. Il porte plusieurs talismans qu'il n'exhibe pas mais qu'il ne cherche pas à cacher (boucles d'oreille et pendentifs en bois fossile, ossements et métal brossé). Il a acheté à l'aéroport de Lomé une paire de lunettes de soleil ridicule qu'il ne quitte que lorsque l'obscurité l'empêche d'y voir clair. Il fume dès qu'il en a l'occasion, des roulées ou de gros cigares cubains pour les événements.

Caractère : Un bon vivant, voilà ce qu'on dirait de lui au premier abord. Emile-Louis est effectivement quelqu'un de très extraverti qu'on apprécie. Il parle fort et affiche toujours un sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'il est en présence de quelqu'un. Malgré tout, c'est loin d'être un simple d'esprit. Il est très à l'aise dans les relations sociales et sait parvenir à ses fins, que ce soit par des négociations, chantages ou manipulations (mais avec le sourire, toujours !). Il ne prend pas la vie très au sérieux et il y a peu de chances pour que quiconque parvienne à le menacer avec succès.

Signes particuliers : Il a l'habitude de se faire appeler "Louis" par ses proches. Son prénom composé est à l'usage exclusif de ses relations professionnelles (les "monsieur", c'est bon pour les coincés du cul et les inconnus). Il parle l'ewé et le français, et baragouine un anglais très difficile à comprendre.

Physique : C'est le portrait type du "black" videur de boîtes de nuit. Un musclé sec d'un bon mètre quatre-vingt-dix qui ne sourit que lorsque son patron plaisante avec lui et ne parle que lorsque c'est nécessaire. Il a un regard perçant que rien n'arrête, pas même les tabous ou les codes sociaux. Il porte un smoking sobre, noir et blanc, et une cravate tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Une paire de souliers et un attaché-case, eux aussi noirs, complètent le costume ordinaire d'un garde du corps.

Caractère : Il y a une dizaine d'années que les deux hommes se connaissent. Nul ne connait exactement la nature de leur relation, mais il semblerait qu'Emile-Louis ait rendu à Kossi un service suffisamment important pour que ce dernier lui jure loyauté. Cette loyauté a été renforcée par le vaudou avec le consentement de Kossi, qui est désormais corps et âme au service du sorcier. Il conserve son libre-arbitre et son initiative personnelle, mais uniquement dans la mesure où cela ne prend pas le pas sur son rôle de garde du corps. Le vaudou reprendrait le pas en cas d'erreur de jugement, mais cela ne s'est encore jamais produit.

Signes particuliers : Il porte toujours un révolver et un cran d'arrêt, dont il ne s'est séparé qu'au moment de passer au détecteur à métaux de l'aéroport. Il parle ewé, français et un anglais assez scolaire mais suffisant pour tenir une conversation.




Biographie : Emile-Louis est un sorcier vaudou, fils et petit-fils (et ainsi de suite) de sorcier vaudou, né à la fin du XIXe siècle dans un petit village du Togo. Sa vie est tout ce qu'il y a de plus ordinaire, aussi inutile d'entrer dans les détails. En tant que sorcier aujourd'hui accompli, il connait toute une panoplie de rituels, aussi bien maléfiques que bienfaiteurs. Pour accomplir ces rituels, il a toujours besoin d'un morceau du corps de sa victime ou patient (le plus souvent des cheveux ou rognures d'ongles) et de son nom complet, pour les plus délicats d'un de ses objets personnels ; et dans tous les cas, d'une poupée de cuir dans laquelle il insèrera la parcelle de corps. La confection du rituel varie ensuite d'une heure à plus d'une demi-journée, à grands renforts d'ingrédients tels que lait ou pulpe de coco, bougies, craies et fusains, sang et os d'animaux, plumes de poules, perles, eau de mer, sel, ... S'y ajoutent des scarifications et sévices corporels épuisants. Un rituel complexe, par exemple destiné à quelqu'un de très résistant, peut nécessiter un sacrifice animal.
Au terme du rituel, les effets débutent. Le plus souvent, sa concentration doit rester intacte et il préfère rester en la seule compagnie d'un Kossi muet mais aux aguets.

Guérison ou contamination de maladies et troubles corporels (rhumatismes, grippe, verrues, hémorroïdes, paludisme, vertiges, sommeil, fièvre, ...). Pour ce seul rituel, c'est la force physique de la victime qui intervient et pas son esprit.

Influence : Il peut pénétrer dans l'esprit d'autrui pour le soigner, le calmer ou au contraire orienter ses actes, décisions et convictions, instiller des peurs, des doutes ou des hallucinations, ou encore des douleurs (fictives) localisées ; il ne s'agit en aucun cas d'une prise de contrôle mais les effets sont permanents en ce qui concerne les influences "faibles" (les peurs et hallucinations, ainsi que les changements radicaux de conviction et douleurs requièrent la concentration du sorcier).

Domination : C'est une technique proche de l'hypnotisme qui ne fonctionne qu'avec des animaux ou des humains particulièrement simples d'esprit ; l'être devient temporairement esclave sans aucune initiative (en dehors des réflexes vitaux) aux ordres du sorcier, la durée dépend du temps pendant lequel Emile-Louis se concentre. Dans une situation de la vie courante, elle ne dépassera pas une demi-heure. Lorsqu'il relâche son emprise, la victime perd tout souvenir de l'épisode. Ce sortilège ne requiert qu'un rituel gestuel rapide.

Clairvoyance : C'est son seul pouvoir passif, il peut discerner les esprits (en possession d'un corps humain ou non) sans aucune difficulté.

Exorcisme : Un esprit en possession d'un être humain peut en être expulsé. La survie de l'humain n'est toutefois pas garantie. L'esprit chassé est affaibli et peut être temporairement capturé.

Enchantements : Les gri-gris qu'il porte ne sont pas décoratifs. Il peut stocker dans un objet (le plus souvent des bijoux) des protections contre les autres pouvoirs vaudous et assimilés, y compris les zombies (voir plus bas). Lui et Kossi portent de tels talismans en permanence. Il peut également protéger des mêmes maux une habitation ou un terrain, mais cette protection sera bâtie à partir de matériaux naturels (voire de traces dans le sol ou les arbres) et ne sera donc pas permanente.

Zombie : Le zombie vaudou est tout simplement un humain dont l'âme a été définitivement volée et emprisonnée dans un objet quelconque, dont le sorcier oublie de prendre soin et qui meurt donc de faim, de soif ou de manque de sommeil. Même mort, il continue de servir son maître jusqu'à ce que le corps pourrisse trop pour se déplacer. Il ne s'agit pas de réanimer un mort, dont la volonté n'existe déjà plus. L'iris d'un zombie est transparent.

Possession : Il a la possibilité de demander à l'un des Loas du panthéon vaudou de prendre possession de son corps. Les Loas sont toujours avides de ce genre de pactes qui leur permettent, une fois la demande du sorcier exécutée, de profiter durant quelques heures d'un corps humain. C'est souvent, vu de l'extérieur, l'occasion d'un pétage de plombs monumental (tortures ou assassinat d'innocents, viols, vandalisme gratuit, selon le Loa ; en revanche, le corps du sorcier ne risque rien tant que le Loa le possède). Les Loas sont des êtres honnêtes et ne chercheront donc pas à interpréter la demande du sorcier, en revanche le sorcier ne doit pas tenter de restreindre ses mouvements pour inhiber le comportement du Loa. Ils sont très friands de ces demandes et nul besoin d'un long rituel pour y parvenir. Une prière de quelques minutes suffit à la formuler, et la réponse est le plus souvent immédiate.


Il a reçu il y a quelques semaines un télégramme provenant de "Talamasca", une organisation américaine qui souhaite le rencontrer, avec un tas de blabla sans intérêt sur ses qualités et sa maîtrise du vaudou. L'idée lui a paru amusante et dépaysante, il a averti Kossi et tous deux ont décollé quelques jours après réception pour Los Angeles.