Une nouvelle recrue ?

Violette sourit en voyant arriver la jeune fille qu'elle attendait depuis quelques heures déjà. Elle arrivait juste au bon moment.

"Vous pouvez entrer mademoiselle O'Gallagher. Vous tombez même à point nommé. La mission que je comptais vous confier vient juste d'arriver."

Elle passa son regard sur le vieil homme et revint à mademoiselle O'Gallagher, afin de lui faire comprendre qu'elle parlait de lui. Nonchalamment, elle alla ouvrir la fenêtre afin que ses narines ne soient plus dérangées par la fumée. mademoiselle O'Gallagher aussi en serait soulagée visiblement, vu tous les toussotements que cela lui provoquait. Elle revint ensuite à sa place initiale. Elle attendit que mademoiselle O'Gallagher entre, referme la porte et prenne un siège pour revenir à monsieur M'Baaye.

"Monsieur M'Baaye, je vous présente mademoiselle O'Gallagher. Il s'agit de la personne que à qui je comptais confier le recueil des informations que vous pourriez nous donner sur votre spécialité. J'ai pensé qu'elle serait parfaite pour cette tâche, vu qu'elle est elle-même sorcière. Notre but n'est pas de recevoir un enseignement, mais plus de comprendre comment vous vivez cela, ce que vous ressentez, ce que vous pensez. C'est plus un travail de biographe que d'élève. Est-ce que cela vous convient ainsi monsieur M'Baaye ?"

[HRP : j'espère que ca vous ira comme ca et que je n'ai pas encore fait des bétises lol]

"Sorcière hein... ?"

Le sourire en coin et le regard par-dessus ses lunettes exposaient à tous le comique qu'il trouvait dans cette situation. Une femme, blanche, rousse, et jeune. Sorcière. Il secoua la tête et son rire manqua de le faire tomber du fauteuil. Même Kossi ne semblait pas convaincu et murmura un truc à son patron qui hocha la tête et se calma. Il se tourna vers Violette.

"Patronne, je m'en fous que ton gribouilleur soit une gribouilleuse parfaitement humaine. C'est pas la peine de me mentir avec tes salades sur la sorcellerie, personne n'y croirait de toute façon..."

Laria entra à l'invitation de Violette et pendant que cette dernière ouvrait la fenêtre pour aérer la pièce, la jeune fille se planta devant l'une des plantes du bureau de Mlle Merridew, la cachant de son corps. Sa main gauche se plaça derrière son dos, les feuilles de la plante se développèrent rapidement d'un simple geste de ses doigts.

*Voilà qui ferait certainement l'affaire pour purger la toxine de cette horrible cigarette*

Un sourire pour Violette afin de la remercier de son geste envers ses poumons et elle prit place sur une chaise qu'elle venait de tirer afin de s'asseoir avec les deux hommes. Rapidement la situation fut exposée, Laria n'avait rien contre le fait de prendre note sur la spécialité de M'Baaye. L'idée la ravissait comme toujours.

Quand Emile pris la parole, elle haussa les sourcils et leva le regard au ciel. *Ah ces hommes, toujours à se croire supérieurs*. Sa voix s'éleva, sans colère, à l'adresse du vieil homme et de son homme de main.

- Moi aussi j'étais dans votre cas. Un jour on m'a envoyé prendre contact avec un chaman australien. Il faut avouer que j'étais sceptique concernant la magie de ces hommes, jusqu'au moment où j'ai eu le droit à une petite démonstration privée.

Ses yeux de jade fixèrent les deux blacks avec malice, son esprit ce concentra doucement sur l'humidité de l'air et cette dernière commença à se solidifier, étouffant lentement la fumée qui s'élevait dans la pièce. Une fine particule de glace venait de se former, éteignent la cigarette du vieil homme avant de se solidifier un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait.

- Depuis ce jour, reprit-elle avec un grand sourire en sortant de son mutisme, mon avis concernant ce type de magie a changé.

Désormais entre les doigts du sorcier vaudou, reposait un petit bloc de glace, en son centre dormait le reste de la cigarette. Sans plus ce préoccuper d'eux, Laria déplaça son regard vers sa supérieure pour donner son avis :

- Pour ma part, je suis partante pour jouer la sorcière ... elle reprit le mot utilisé auparavant en lui donnant une légère intonation ironique...gribouilleuse.

Nouveau sourire. Nouvelle clope. Nouvelle bouffée de fumée.

- Hé bin je crois qu'ton congélo et moi on va bien s'entendre, patronne ! Kossi et moi on va aller casser la croute, dormir un brin puis j'lui montrerai ce qu'est le vaudou.
- Très bien. Nous allons mettre à votre disposition une chambre et vous apporter un repas. Vous commencerez après une bonne nuit de repos. On va vous montrer votre chambre, ainsi que la salle de restauration et la pièce ou vous pourrez pratiquer sans être dérangés.
- Héhé, t'es si pressée patronne ? Enfin comme tu veux, mais d'la vraie bouffe qui sent la viande hein, pas d'erreur !

Il se leva, et dans un simulacre de galanterie, lança un caustique "après vous, madame".


[Ceci est une ellipse temporelle vachement pratique quand on a pas envie de se faire chier à décrire des lieux et des scènes inintéressantes. Abracadabra]




"Alors, par quoi tu veux commencer, le freezer ?"

Un petit rire forcé jaillit des lèvres de la jeune femme, il était parfaitement compréhensible de tous, qu'elle riait plus pour garder son calme que pour le niveau de la blague du sorcier vaudou. Le don des Del Aguila relégué au rang de simple appareil ménager. Derrière un masque de bonne humeur, elle rêvait de la transformer en glaçon sur pattes pour lui apprendre à ne pas se moquer, mais cela aurait été indécent de le faire devant sa supérieure.

L'évocation de nourriture lui donna la nausée, elle avait rendu son plateau-repas durant le vole et donc pour elle, pas question d'avaler quoi que ce soit ce soir.

- Il sera inutile de me faire porter un repas dans ma chambre, je vais plutôt aller me coucher immédiatement. Pour la visite, je me débrouillerais demain pour tous trouver. Miss Merridew, bien le bonsoir.

Elle se leva tranquillement puis passa devant M'Baaye droite et fière, la tête haute sans faire cas de son simulacre de galanterie.

- Mademoiselle, rectifia-t-elle au passage d'un ton cassant et froid avant de sortir de la pièce sans plus de cérémonie et de disparaître dans le couloir.

[Ellipse temporelle power action XD] (HJ : fort pratique en effet.)

Laria se trouvait déjà dans la pièce quand Mike pénétra dans la petite salle. Elle reconnue aussitôt le jeune homme qui l'avait guidé la veille pour atteindre le bureau de Violette et lui souhaita le bonjour accompagner d'un grand sourire. Grand sourire qui disparut dès que la silhouette du vieux sorcier vaudou accompagnée de son homme de main se dessina dans l'ouverture de la porte. Mike, le visage aussi rouge qu'une pivoine fila sans dire un mot alors qu'Emile ne put résister à l'envie de sortir l'une de ses vannes minables en pénetrant dans la pièce.

Exaspérée, Laria ferma d'un coup sec le cahier dans lequel elle prenait des notes quelques minutes auparavant puis en sortie un autre de son sac afin d'y écrire ce que le vieil homme aurait à lui dire tout en lui répondant en même temps d'une voix qui se voulait guillerette.

- Bonjour Emile, Bonjour Kossi. J'espère que vous êtes en forme tous les deux. Moi je vais très bien, c'est gentil à toi Emile de t'en inquiéter.

Elle n'avait put résister à lancer cette petite pique alors qu'une brise de vent s'engouffra dans la pièce, faisant remuer les quelques mèches de sa chevelure qui étaient restés libre. Elle avait prévu le coup pour défendre ses poumons de l'horrible fumée des cigarettes du sorcier vaudou. Les deux fenêtres sur le mur de gauche étaient grands ouvertes, de nombreuse fleures et plantes se situaient aux quatre coins de la pièce. Son don avait été sollicité durant une bonne demi-heure pour régénérer les plantes les plus vieilles et pour développer les plus jeunes afin qu'elles puissent purger les toxines qui se trouveraient bientôt dans l'air.

- Je serais d'avis que tu me fasses une démonstration de tes pouvoirs le férue de Barbies ensuite nous pourrons commencer à remplir les archives du Talamasca. Cela te convient ?

Les érudits sont reconnaissables à certains de leurs réflexes et Laria était une érudite. A peine Kossi avait-il déballé le contenu de la valise que déjà le stylo de la jeune fille parcourait les premières lignes de son cahier. Sa fine écriture noircissait la page à une vitesse folle, agrémentant ses explications par les croquis des nombreux symboles dessiné sur le sol et sur la peau du vieil homme. Quand elle vit les différents liens transformés en une sorte d'humanoïde, elle lâcha une petite boutade.

- Alors, nous y voilà, tu te mets à jouer à la poupée ? Quand je disais que t'était férus de Barbie je n'avais pas tort.

Kossi prit place à ses côtés et elle ne chercha en rien à cacher ses écrits. L'armoire à glace ne comprenait sûrement rien au code qu'elle utilisait pour rédiger. Peu de personnes hormis les membres du Talamasca comprenaient le latin, le grec et le gaélique ajouté à cela le fait qu'elle écrivait les lettres suivantes de celles originales. Non elle n'était vraiment pas inquiète pour toutes ses recherches codifiées.

- Pendant que votre patron nous fait le ténor d'opéra, voulez-vous partager une tasse de thé avec moi, Kossi ?

Elle lui montra sa propre tasse à moitié vide, le thermos de thé et les quelques viennoiseries que l'ordre avait mis à leurs dispositions et ce replongea dans sa rédaction. Bien qu'elle tutoyait le petit vieux par plaisir de le charrier, c'était différent avec le grand noir qui lui inspirait du respect. Les minutes s'enchaînèrent dans le temps sans que Laria ne constate la moindre réaction de magie dans tout ce que faisait le vieux. Pour ne pas le déconcentrer dans sa transe, elle posa sa question à Kossi puisqu'il semblait que ce genre de spectacle lui était connu.

- Tout ça va durer encore longtemps, car pour l'instant à par la sueur qui coule sur son corps, je ne vois pas de manifestation surnaturel.

[HJ : pas de discussions sur l'intervention du MJ, merci]

Kossi restait de marbre, ne prenant même pas la peine de répondre aux questions de la jeune femme. Qu'il allait être dure de travailler avec eux si l'un restait muet et l'autre se moquait sans arrêt. Agacée, par l'attente interminable, elle avala en une gorgée le reste de son thé et ce remis à écrire quelques précisions sur l'état du sorcier. Elle s'arrêta un instant pour se resservir une nouvelle tasse quand une sensation diffuse parcourue son corps dans son entier. Après ce petit voyage, le terminus fut rapidement définit. Ce qui lui arrivait avait résolu d'élire domicile dans ses entrailles. Une légère grimace lui venait aux lèvres, mais elle arriva à la masquer comme à son habitude, reposant le thermos en tremblant, elle se demanda un instant si ce n'était pas le décalage horaire qui se jouait encore d'elle, car elle avait beau voyager souvent, il lui fallait toujours au moins deux jours pour se remettre complètement.

La sensation s'intensifia atrocement, ses boyaux s'entremêlaient, écoeurer par le liquide brûlant qu'elle venait d'avaler. Bien que mal au point, son esprit fonctionnait toujours, le sorcier vaudou toujours en transe ne la démentait pas dans son idée. Laria puisa la force de se lever dans la haine qu'elle éprouvait pour Emile, Kossi lui indicant où ce trouvait les toilettes d'un air sérieux, et sortie précipitamment, une grimace figée sur son délicat visage non sans avoir maugréé entre ses dents, mais assez fort pour que le vieux puisse l'entendre.

- Tu me payeras ça plutôt que tu ne le penses.

Ce n'est qu'au bout d'une trentaine de minutes qu'elle réapparut dans la salle accompagnée d'une amie à la langue acérée. Les deux hommes discutait tranquillement, Emile toujours assis sur le sol. La lame jaillit du fourreau avec une telle rapidité que Kossi n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste. La pointe de la lame reposait contre le coup du sorcier, elle lassa même aller sa rage au point de percer légèrement la peau. La température de la pièce chuta et des frissons parcouraient à présent le corps du vieux. La colère ce lisait dans les yeux de jade de la jeune femme. On ne pouvait pas l'humilier à ce point sans en payer le prix.

- Je te conseil de faire cesser ton maléfice immédiatement si tu ne veux pas finir en iceberg. Articula-t-elle en tentant de maîtriser sa voix et son bras qui tremblait. Une nouvelle vague de sensations l'assaillit, mais elle tient bon, menaçant toujours le vieux de sa rapière. Elle jeta un oeil à la poupée, c'était l'objet qui lui procurait un pouvoir sur elle. Comment avait-il fait ? Ne fallait-il pas un quelque chose de la personne concernée par l'envoûtement pour que cela fonctionne ? Un éclair de lucidité la frappa.

- Où as-tu pris cette mèche de cheveux ? Quand ? Répond ! La voix pleine de colère.

Louis tourna lentement la tête, ce qui enfonça encore davantage la lame dans sa chair. Sans perdre son calme, il lui sourit et lui demanda :
"Tu es bien cavalière, jeune fille ! Qu'est-ce que tu vas faire ? Me tuer ? Kossi ne t'laissera pas l'temps d'savourer ton meurtre que tu m'rejoindras déjà..."

L'intéressé soupira, comme si la scène lui était si banale qu'elle en devenait lassante.

Le sorcier reprit, lui exhibant ses dents : "tu devrais cesser tes idioties. Dans cette histoire, tu as beaucoup, beaucoup plus à perdre que moi. Quoiqu'une mort aussi stupide t'irait bien, qu'est-ce que t'en penses Kossi ?

Nouveau soupir, résigné. "Un jour patron, tu tomberas sur quelqu'un qui ne tient pas à la vie..."

Laria ne tressaillit pas un seul moment en voyant la lame s'enfoncer un peu plus dans la chair du vieil homme. Bien qu'au départ, sa rapière n'était là que pour intimider le sorcier, jamais elle n'avait eu l'intention de passer sa lame à travers son corps.

- Le corps humain d'un homme possède soixante-cinq pourcent d'eau, le cerveau en possède lui, quatre-vingt-dix pourcent Kossi se serait retrouvé congelé de l'intérieur s'il avait voulu venger ton meurtre. Mon pouvoir agis sur tout type d'eau, serais-tu prêt à prendre le risque de m'énerver à nouveau ou te décideras-tu à faire profité ta propre personne de la sagesse dut à ton âge.

Explica-t-elle pour démontrer au vieux qu'elle ne craignait pas son homme de main. Simple bluff ou parfaite vérité, seule Laria pouvait répondre à cette question. Le don de sa mère n'était pas sous un contrôle parfait à l'instar du don des O'Gallagher, mais son père lui avait raconté qu'Amalia pouvait produire un tel exploit.

- Prendre ta vie avec Esperanza la souillerait. Jamais je ne ferais subir pareil sacrilège à une amie de longue date.

Sur ses mots, elle rengaina sa rapière dans le fourreau sans toutefois réchauffer la température, non elle prit même un certain plaisir à la diminuer encore plus.

- Maintenant que tu as bien fait mumuse avec ta Barbie, rend moi la mèche de cheveux qui m'appartient. Ajouta-t-elle en tendant la main. C'était un ordre et si Emile avait un brin de jugeote, il lui rendrait sans faire une nouvelle histoire.

Kossi prit de nouveau la parole :
- Je pense qu'on peut s'en tenir là. Patron, je crois qu'elle a saisi le sens de la démonstration et les possibilités du vaudou. Quand à vous jeune fille, veuillez tempérer vos ardeurs, et la température par la même occasion. Réagir par une menace avec une arme à une simple plaisanterie à laquelle vous avez consenti implicitement, qu'est-ce qui vous...
- Une plaisanterie ? A laquelle j’ai consenti ? Vous avez un drôle de sens de l’humour dans votre pays…
- Le vaudou n'agit que sur les êtres vivants, gamine... Je n'allais pas m'faire violence moi-même ou sur Kossi. Qui restait-il à disposition, à part les plantes ?
- Tu aurais pu au moins me prévenir que je subirais les conséquences de cette démonstration. J’ignore tout du vaudou à part les lieux communs comme les poupées. Et je me serais contentée d’une simple migraine ou d’un saignement de nez à la place de la diarrhée.

Son visage étant empourpré et ses poings serrés, le ton sec et irrité. Lui leva les bras aux ciel, faussement scandalisé. "Et gnagnagna et gnagnagna... Que de jérémiades... C'est bien les gonzesses blanches ça..."

Sourire narquois, nouvelle clope. "Au fait, tu veux toujours récupérer cette mèche de cheveux ?"

Il lui tendit l'objet en le tenant par la jambe. Elle sentit au même moment quelque chose tirer et compresser désagréablement sa propre jambe.

Elle s’avoua vaincu à la nouvelle agression qu’elle subissait, continuer d’insister ne faisait que les retrancher tout les deux dans leur position respectif. Elle choisit donc de ce montrer plus sage que le vieux et le niveau de la température remonta jusqu’à atteindre une douce chaleur.

- Oh ! Manipula là avec précaution s’il te plait. Les blagues les plus courtes restent les meilleurs Emile alors je te le demande gentiment, peux-tu me rendre ma mèche de cheveux s’il te plait.

Elle rageait intérieurement de devoir limite présenter des excuses au vieux pour être tranquille. En tout cas, la vieillesse ne lui avait pas apporté la sagesse à celui-là.

Hj: Puisque Mr Mile n'a pas, je cite, spécialement envie de rôler avec des gens encore ados dans leur tête. Je me permet de la terminer ce thread ! Ce qui est, soit dit en passant, bien dommage car je le trouvais sympa ce petit thread. Mais bon, je force personne à jouer avec moi surtout que ce n’est pas moi qui suis venue te chercher Mr Mile. Bref …


Émile finit par lui rendre se qui lui appartenait, estimant que la jeune fille avait retenue la leçon. Laria avait jouer la petite fille modelé et ce promit de ne plus chercher le sorcier vaudou et une fois sa mèche de cheveu en poche, elle passa l’éponge sur cette histoire. Après tous, c’était elle qui voulait une démonstration.

Le reste de la matinée ce passa sans heurte, les questions s’enchaînèrent, le rapport grossissait au cours des heures. Émile réussissait à rendre l’histoire du vaudou intéressante et cela, la passionnait. Ils se quittèrent à midi, ce donnant rendez-vous le lendemain matin pour poursuivre leur travail.