[Validée] Beth Gordon

Métier : Anciennement étudiante en art. Maintenant en fuite. Plus tard archiviste.

Physique :

Beth est le genre de fille banale qui se fait discrète. Elle avait de longs cheveux noirs qui lui arrivaient juste en dessous des omoplates. Elle les nouait généralement en une longue natte. Mais la jeune demoiselle a dû récemment les "sacrifier". Elle porte aujourd'hui une coupe au carré standard, avec frange arrivant mi-front. En contraste avec cette noirceur, l'éclat de ses iris bleu-gris capte le regard de quiconque. Beth possède la peau pâle des artistes qui ne voient pas souvent la lueur du jour (sauf jour d'école). Cette pâleur étant réhaussée par un léger rosissement des joues. Rougeur qu'elle porte constamment du fait qu'elle pleure souvent. Ses yeux sont irités, son nez également.
Niveau vestimentaire, tout ce qui peut être discret et passe-partout est vital. Beth porte donc du noir. Adepte du jean-baskets, par faute d'une vie particulière, elle porte un grand sweat noir à capuche qui lui recouvre les mains. Seule coquetterie de l'ensemble, un manteau noir en polaire dont la fermeture est des plus étranges. Mélange entre fermeture éclair et boutons-agraphes. C'est son seul trésor, souvenir d'une vie passée.


Caractère :

Elizabeth-Grace était une jeune fille plutôt introvertie qui s'évadait grâce au dessin. Elle parlait peu, avait peur de s'imposer. Mais pour ça, elle y avait toujours quelqu'un à côté d'elle suffisamment grande gueule pour l'aider à sortir de sa carapace et pointer le bout de son museau hors de sa tannière.
Comme on dit, il faut se méfier de l'eau qui dort, car bien que docile en apparence, Beth est dotée d'une sacrée dose de volonté. Et quand elle le voudra, elle sortira de sa douce obéissance pour montrer au monde ce qu'elle vaut.
Sensible, Beth a tendance à pleurer à la moindre remontrance. Peur de décevoir les autres ? Possible.
Effacée, elle ne veut causer de tort à personne. Ne veut embêter personne. Elle voudrait juste être normale, qu'on ne la remarque pas, un peu passe partout... Un peu passe muraille.


Signes particuliers : Médium : Elle est capable de se dématérialiser, pouvant ainsi passer à travers n'importe quoi.


Biographie :

Elizabeth-Grace était assise dans un coin de la pièce. Ses genoux tout contre son torse, elle se faisait la plus petite possible dans cette salle insalubre où il y avait juste un lit en fer forgé, une table bancale et une chaise à moitié rongée. Les rats s'amusaient à courir d'un bout à l'autre de la pièce. Beth tentait de les ignorer. Tassée dans son coin, la capuche de son sweat rabattue sur sa tête, elle écoutait son lecteur mp3. Tout doucement. Le son tout juste audible pour elle, pour ne pas déranger. Pour ne pas "les" mettre en colère. Pour pouvoir "les" entendre arriver. Pour pouvoir enlever discrètement ses écouteurs et les cacher dans son col. Pour que son lecteur ne finisse pas comme son portable qui eut la mauvaise idée de sonner... en morceau contre un mur.

Elle commençait à les connaître par coeur, ses chansons. Depuis le temps qu'elle était avec "eux". Elle se souvenait encore de ce jour où "ils" l'ont prise avec "eux". Elle voulait se souvenir. Pour pouvoir garder la chaleur du soleil en mémoire.

Elle rentrait des cours. Seule. En écoutant sa musique, se dandinant parfois lorsqu'une chanson qu'elle aimait particulièrement passait. Elle ne "les" vit pas tout de suite. Il était trop tard quand elle s'en aperçut. "Ils" étaient déjà sur elle. Une main sur sa bouche, un bras autour d'elle. On la soulevait et la jetait dans une camionnette. Le choc fut rude. Elle se souvint que les larmes de douleur lui brouillèrent la vue. On la somma de se tenir tranquille et de ne rien tenter si elle tenait à sa peau. Alors elle ne tenta rien. Car elle en avait le pouvoir. Elle pouvait s'échapper. Mais comme elle tenait à sa peau, elle ne bougea pas.

"C'est bien toi la passe-muraille ?" lui demanda-t-elle.

Elle nia de la tête, incapable de prononcer un seul mot, tellement sa gorge était nouée. Elle était parfaitement consciente de la situation dans laquelle elle se retrouvait.

"Ne mens pas ! On sait que c'est toi !" s'emporta son kidnappeur.

Elle se tassa encore plus sur elle.

"Vérifie. On sait jamais." déclara un autre type, à l'avant de la camionnette.

Alors l'homme leva la main. Elle ferma les yeux instantanément. Il l'abattit. Elle ne sentit rien.

"Oui, c'est bien elle." répondit le kidnappeur, la voix un peu moins sûre.

Beth rouvrit doucement les yeux. Elle savait ce qui s'était passé. La main de son geolier était passé à travers elle, ne rencontrant que de l'air. Son "don" s'était de nouveau manifesté sans qu'elle en soit consciente, sans qu'elle le veuille.

Depuis ce jour, depuis cet instant, Elizabeth-Grace était leur prisonnière. Leur voleuse. "Ils" utilisaient ses dons pour commettre méfaits sur méfaits.
Elle aurait pu s'enfuir. Elle pourrait s'enfuir. Là. Maintenant. Tout de suite. Alors pourquoi ne le faisait-elle pas ? A cause de la peur. Elle avait peur. Elle avait peur d' "eux". Elle avait peur de se qu' "ils" pourraient lui faire si jamais elle s'échappait.

"On te retrouvera et on te fera la peau !" l'avait-on menacé un jour.

Alors Beth ne s'enfuyait pas.
Parce qu'elle y tenait.
A sa peau.