La Mort, un fantôme et un coeur qui bat.

Elle courait. Encore. A croire qu'elle aurait plutôt du choisir l'athlétisme à l'école plutôt que les arts plastiques. Sur le moment, cela l'aurait plus aidé que de savoir qu'on pouvait diviser le corps en 3 tiers égaux... Mais dans ces moments-là, la seule réflexion qu'on pouvait avoir était : *je tourne à gauche au prochain carrefour ou pas ?*

Finalement, c'est ce qu'elle fit. Tournant à gauche entre deux caisses, elle s'arrêta brusquement. Bloquer ses jambes fut une mauvaise idée car elle perdit net l'équilibre et s'étala de tout son long. Sans perdre un instant pour autant, elle se releva tant bien que mal et se jeta dans un interstice et se tassa sur elle-même, collant ses jambes tout contre elle et les serrant fort. Elle retint sa respiration lorsqu'elle vit passer les jambes de ses poursuivants.

Cela faisait une dizaine de jours qu' "on" lui courrait après. Beth ne comprenait pas trop pourquoi "ils" insistaient autant. Elle "leur" avait pourtant bien donné les documents qu' "ils" voulaient. Elle avait été les volés pour "eux". Comme les fois précédentes. Sans poser de questions. Et comme les autres fois, ce fut rapide et efficace. Pas de besoin de forcer les serrures, Beth passait à travers les portes et les murs qui lui faisait obstacle. "On" lui disait clairement où elle devait aller et ce qu'elle devait prendre. Elle obéissait. Ni plus ni moins. Alors elle avait pris les documents recherchés et les leur avait donné. Alors pourquoi un tel acharnement se demanda-t-elle.
Dix jours qu'elle errait dans les rues de Los Angeles. Pas qu'elle avait spécialement cherché à s'enfuir. Loin de là. C'était la faute à une embardée en voiture... Elle était sagement assise à l'arrière de la voiture blindée de "ses charmants compagnons de vie" quand un autre véhicule grilla le feu et leur fonça dessus. Leur chauffeur eut de bons réflexes et leur voiture fit juste un dérapage contrôlé avant de se stabiliser et de repartir... Le hic ? Elle n'était plus à bord lorsqu' "ils" remirent les gaz. Dans la violence du dérapage, Beth "s'éjecta" du véhicule, comme si inconsciemment elle cherchait quand même à s'évader. Ainsi donc elle traversa la portière (exit la ceinture de sécurité au passage), l'autre véhicule et chuta au sol... et plus précisément dans les sous-sol. La demoiselle nouvellement libérée venait d'atterrir dans les égouts. La chute fut plutôt rude et elle perdit connaissance après le choc.
Quand elle se réveilla, elle était seule. Vraiment seule. Chose qui ne lui était pas arrivée depuis... longtemps. La jeune fille se releva péniblement et, dans un réflexe, épousta ses vêtements. Ensuite elle chercha instinctivement s'il y avait quelqu'un. Elle grimpa à l'échelle la plus proche et remonta à la surface.
C'était la nuit. Combien de temps était-elle donc restée sans connaissance ? Beth l'ignorait et ne le saurait jamais.

Ce fut le début de l'errance.
Contacter sa famille ? Et puis quoi encore ! Ca serait les mettre en danger et il en était hors de question. Beth se doutait bien qu'avec tous les crimes qu'elle avait commis, elle était sans doute recherché. Mais bizarrement, l'idée de se rendre à la police ne l'enchantait guère... Elle s'était dit, après une intense réflexion sur le sujet, que ca reviendrait à les mettre en danger, eux aussi. Ses ravisseurs n'étant pas spécialement des enfants de choeur.
Alors Elizabeth-Grace vécut ses 10 jours dans la rue, à faire ce pour quoi elle avait été enlevée à sa vie d'avant : Voler (la mendicité, ca payait pas) Elle vola sa nourriture, une couverture et dormit clandestinement dans divers endroits, plus ou moins salubre des bas quartiers de la ville des Anges. La demoiselle se disait d'ailleurs qu'un Ange devait veiller sur elle pour qu'elle ne se fasse pas prendre dans son sommeil. Elle se réveillait toujours à temps pour filer en douce... en traversant les murs. Si jamais on l'apercevait, c'était de dos et passant à travers le mur. Tout juste de quoi alimenter une rumeur sur un fantôme.

Comment l'avaient-"ils" finalement retrouvée ? Beth n'en savait rien et pour le moment ce n'était pas sa priorité. Elle se retourna sur elle même, nullement gênée par les caisses environnantes puisqu'elle s'était dématérialisée. Elle s'avança à travers les colonnes et les remorques qui contenait diverses marchandises. La jeune demoiselle n'y fit pas attention et continua sa route, droit devant elle. Elle avait entendu les sirènes de police et elle s'en rapprochait un maximum. Elle se disait que, peut-être, "ils" ne s'approcheraient pas trop à cause d'eux. En tout cas, c'était sa seule chance, car s' "ils" remettaient la main sur elle, elle était fichue. Enfin, c'était ce qu'elle pensait.

Et toute à ses pensées, elle ne vit pas qu'elle était maintenant au milieu de la voie, sur les docks, et non plus dans le fatras des caisses. Elle ne vit pas non plus tout de suite la grande silhouette noire passer juste devant elle. Poussant un petit cri, elle croisa les bras devant son visage et... passa à travers la silhouette.

Vayne poussa un juron entre ses dents en remarquant l'heure déjà avancée. Depuis le matin, il n'avait cessé d'arpenter la trop grande ville de L.A., obligé de se déplacer à pied pour pouvoir écouter ce qui se disait, et peut être saisir une rumeur ou deux. Certes, il avait ainsi pu rassembler quelques informations concernant les rumeurs qui couraient dans la cité, mais mis à part cela, rien de tangible quant à son employé disparu.

Cette affaire de meurtres, agressions et disparitions dans la cité l'inquiétait bien plus qu'il n'aurait voulu l'admettre. Il lui semblait qu'un groupe d'individus aux intentions douteuses s'était rassemblé dans la ville dans le seul but de provoquer le désordre dans les esprits. Pour l'instant, pas d'action d'envergure, mais...

L'éclat des gyrophares attira soudainement l'attention de Vayne qui constata à retardement qu'il s'était remarquablement éloigné de son point de départ. Les quais étaient comme toujours encombrés de conteneurs aux origines variées et aux contenus mystérieux, mais près de l'eau, mis à part les habituelles machines de transport, on trouvait surtout un rassemblement de voitures de police et un camion-grue présentement occupé à remonter un véhicule de l'eau.

Même à la distance où il se trouvait, ses sens affutés lui permirent de comprendre qu'il s'agissait d'une énième suppression de cadavre dans un véhicule volé. La description qu'il put en saisir correspondait grandement à son archiviste disparu, et il se dirigea vers l'endroit, nullement inquiété par les uniformes. Il avait une nette tendance à oublier que ses yeux dissimulés derrière ses lunettes noires et son profil italien lui donnaient souvent une tête de gangster aux yeux des policiers nerveux.

Alors qu'il se glissait entre les conteneurs et les caisses en direction des voitures de police, et débouchait sur les docks non encombrés, il perçut une respiration précipitée et aperçut en un éclair la silhouette d'une jeune fille. En fait, il n'eut guère le temps de la contempler car elle jaillit brusquement d'entre les caisses qu'il longeait et lui serait rentrée dedans si...

Si quoi ?

Vayne haussa les sourcils. Il était rarement surpris, mais ne s'attendait pas non plus à voir une jeune fille le traverser de part en part et s'étaler de tout son long sur le macadam. Oubliant temporairement les policiers, à trois cent mètres de l'endroit où ils se trouvaient, et ignorant le fait qu'il entendait clairement d'autres respirations précipitées quelque part dans le fatras de marchandises, Vayne s'accroupit et tendit une main vers l'inconnue.

- Tout va bien ? Questionna-t-il. Je ne sais pas ce que vous faites ici, mais vous semblez quelque peu pressée.

Et puis, on pourrait vous en vouloir de traverser les gens comme ça, vous savez ? ajouta-t-il en son fort intérieur.

Flegme inside. Vayne était intrigué par la situation, mais s'il pouvait éviter de se mettre dans une mauvaise position, il le ferait. Les policiers n'étaient pas bien loin, mais il était là bas question de meurtre. Cela dit, il était possible que cela devienne le cas ici aussi. Si la jeune fille tenait à sa peau - d'une pâleur remarquable, songea Vayne - elle ferait mieux de réagir. Vite.

La chute fut rude. Mais heureusement pour elle, son manteau et son jean atténuèrent le choc. Mais le gravier sur et dans ses mains et ses poignets n'était pas des plus doux. Beth se retourna sur le dos en gémissant, ramenant ses mains sur elle et enlèvant le maximum des petites pierres. Apparemment rien de bien méchant. Erraflures seulement, put-elle voir entre deux petites larmes. La voix d'un homme la sortit de son inspection. Relevant vivement la tête, elle put faire face à un grand type accroupi. Elle en oublia de respirer. Il était brun, ses cheveux courts. Il portait des lunettes de soleil malgré l'heure et les nuages. Il avait une peau si pâle... plus pâle que la sienne. Mais surtout, il était gentil. Il lui tendait la main et prenait de ses nouvelles.

Sans y réfléchir, elle tendit la sienne et la glissa dans sa grande main. Elle paraissait si petite à côté. Elle tremblait aussi. L'homme la releva sans effort. Beth en décola presque du sol. Un peu instable au début, elle retrouva néanmoins son équilibre.

"Me...Merci et pardon." balbutia-t-elle. "Je...je..."

Elle essayait de s'expliquer mais la boule dans sa gorge l'en empêchait. Elle passa sa manche sur ses yeux pour éliminer les larmes, même si la jeune fille s'avait qu'elles reviendront quand même. Pas très féminin comme geste.
Pouvait-elle lui dire ? Mais de toute manière que pourrait-il bien y faire ? Ca se trouve, il demandait juste ça par politesse... Il n'avait peut-être aucune envie de savoir en fin de compte... Beth ne savait pas. Elle devrait peut-être le laisser là, le laisser reprendre ses occupations, ne plus l'ennuyer avec elle. Voilà, c'était peut-être mieux ainsi...

Le seul petit souci était qu'elle était incapable de se détacher de cet inconnu. Sa main toujours dans la sienne. Timidement elle releva la tête vers lui. Qu'est-ce qu'il était grand ! La jeune fille lui arrivait à peine à hauteur de poitrine. Elle allait se faire un joli torticoli à l'observer comme ça. Beth rebaissa immédiatement la tête, les joues en feu. Cela ne se faisait pas de fixer les gens ainsi. Et pourtant cela ne la dérangerait absolument pas de continuer à le regarder, à l'observer... Petit défaut d'artiste sans doute. Beth aimait regarder les gens, les imprimer dans sa mémoire et les faire renaître sur le papier. Mais là, elle n'avait pas de papier sur la main. Même pas un crayon. Rien. Elle avait juste cet homme.

Elle ne pouvait pas rester ainsi sans rien dire. Ce n'était pas convenable. Il fallait qu'elle parle... mais pour lui dire quoi ?

"Je... Il y a des types... à ma recherche... Je suis désolée..." murmura-t-elle dans le col de son manteau.

Oui, c'est sûr. Dit ainsi, il y avait de grande chances pour que son bel inconnu n'ait pu l'entendre et la comprendre.
D'un côté c'était pas plus mal, parce que plus elle en disait et plus il serait forcément en danger. Elle fut soulagée que son excès d'audace se soit soldé par un chuchotement dans son manteau...

...

De l'autre côté, ses poursuivants s'étaient séparés et couvraient le plus de terrain possible. Regardant dans le moindre interstice imaginable. Rien. Ca commençait à être frustrant. Ils étaient sûrs qu'elle était encore là. Quelque part dans tout ce bordel. L'un d'entre eux avait du mal à se remettre de leur précédente course effréné à travers le port. Il s'éloigna un peu des autres et se rendit sur les docks. Il tentait de reprendre son souffle, tandis que sa bile se trouvait plus proche de son oesophage que de son estomac. Il prenait de grande goulée d'air et regardait un peu autour de lui.
Sur sa gauche, il aperçut deux silhouettes non loin des sirènes des flics. Il s'approcha doucement.

Tout ce passa très vite. Enfin pour elle en tout cas. A peine avait-elle baissé la tête qu'elle sentait une immense main sur sa tête. Elle fut surprise mais encore plus par la suite. En un mouvement, en une seconde, la jeune fille se retrouva dans les bras de l'homme ! Lorsqu'il lui murmura quelque chose à l'oreille, elle pensa à respirer à nouveau. Beth avait une petite tendance à oublier de respirer quand elle était surprise. "Faites comme si de rien n'était." avait-il dit. Il était marrant ! Jamais de sa vie on ne l'avait porté ainsi dans des bras ! Enfin pas qu'elle s'en souvienne. Mais Beth n'était pas contrariante. Elle obéit, les joues en feu. Durant le peu de temps qu'il courrut, elle s'accrocha à lui. Il avait une bonne odeur. Un peu bizarre dans le fond. Mais... bonne. Puis aussi vite que c'était venu, il la redéposa à terre. Elle se rendit alors compte qu'il les avait rapproché des policiers. Elle eut peur un instant mais il lui demanda son nom. Un peu perdue, elle ne lui répondit pas tout de suite. Il insista et toute aussi confuse elle lui répondit. Le bel inconnu lui ordonna d'être la plus naturelle possible avant de s'avancer vers le policier. Beth suivit son homme sans mot dire. Il voulait qu'elle soit naturelle, alors autant être naturelle et ne pas dire un seul mot tant qu'on ne lui demandera rien...
Il se présenta. Vayne Tuesli. Physionomiste, Elizabeth se souviendrait toujours de ce nom et de cet homme. Lorsqu'il la présenta à son tour au flic, Beth eut le petit réflexe d'incliner la tête en guise de salutation. Le policier l'ignora, se concentrant sur les dires de Monsieur Vayne.
La demoiselle se focalisa sur les précédents dire de son sauveur. Archiviste qu'il avait dit ? Mais que faisait un archiviste sur les docks ?
Beth aurait pu avoir la réponse si elle avait écouté les messieurs mais quand elle revint sur terre, Monsieur Vayne l'entraînait à la suite d'un agent vers une voiture. Docile, elle le suivit sans rien dire.
Apparemment elle s'était foulée la cheville. Le policier les emmenèrent donc au St Mary Medical Center. Une fois déposés, il repartit sans demander son reste. Beth avait bien saisit la ruse, bien évidemment. Mais maintenant que le policier était parti, ça continuait encore ou non ?
Elle reporta son attention sur son bel inconnu lorsque sa voix grave résonna sur le parking. Relevant la tête, ses pensées se stoppèrent. Sa bouche s'ouvrit mais non pas pour lui répondre mais pour simplement pandouiller. Il était... beau ! Ses cheveux noirs coupés courts, sa peau pâle et ce regard de braise ! Littéralement de braise ! Beth n'avait jamais vu un tel couleur d'iris.

*Jolies lentilles de contact.* pensa-t-elle toute à son observation.

Puis devant son silence et l'agacement qui commençait à poindre chez son interlocuteur, elle paniqua. Qu'est-ce qu'il avait dit ? Qu'est-ce qu'il avait dit ? Qu'est-ce qu'il avait dit ? Elle baissa la tête, fuyant son regard et chercha dans sa mémoire.

Le port ! Ca lui était revenu. Heureusement pour elle.

"Ah...euh... je sais pas..." bredouilla-t-elle intimidé par sa présence.

*Allez ! Sois plus convaincante ! Il va pas te manger !*

"Je... Je cherchais à fuir des gens et mes pas m'ont amenée là-bas... et puis c'est un bon endroit pour se cacher... dans les séries télés du moins."

Pour une fois, Vayne fut content d'être doté d'une ouie surnaturelle. La jeune fille avait une certaine tendance à perdre des décibels en fin de phrase, et cela rendait ses réponses relativement difficiles à saisir.

- Dans les séries télé... répéta-t-il, dubitatif.

Voyant qu'elle semblait littéralement envoutée par son apparence, il prit le temps de bien la considérer. Mince, pâle, elle semblait en relativement mauvaise santé, comme si elle avait passé plusieurs jours dans la rue. Elle était dans un état de saleté redoutable, et il avait eu de la chance que l'inspecteur de police ne l'ait pas remarqué. Ses cheveux noirs, coupés courts, rehaussaient l'impression de fragilité qui se dégageait d'elle. Il soupira.

- Vous m'avez traversé tout à l'heure. Je veux dire, vous êtes passé au travers...

En prononçant cet état de fait, il se rendit compte du riddicule de l'affirmation. La fille était aussi solide que n'importe qui d'autre, et il avait du mal à croire qu'elle l'ait véritablement traversé de part en part un moment plus tôt. Mais elle était poursuivie par des Surnaturels...

La jeune fille marmonna quelque chose d'une voix encore plus basse qu'à l'accoutumée, et même Vayne dût tendre l'oreille.

- Elles sont cool vos lentilles...

Allons donc, elle n'avait pas écouté un mot de ce qu'il avait dit.

- Ce ne sont pas des lentilles, c'est ma couleur naturelle. Enfin, si l'on peut dire ça. Viens - Il avait décidé de passer au tutoiement, elle avait beau être adulte, elle se comportait tellement comme une enfant qu'il ne voyait pas d'autre alternative comportementale - Tu as besoin de prendre une bonne douche, et de me raconter la vérité aussi...

Il se passa une main hésitante dans les cheveux, perplexe. Il ne pouvait l'emmener dans les locaux du Talamasca, mais il n'avait pas d'autre endroit pour vivre...

- Je suppose que tu veux ou que tu peux pas rentrer chez toi, hein ? marmonna-t-il, déjà blasé.

"Ce ne sont pas des lentilles, c'est ma couleur naturelle. Enfin, si l'on peut dire ça."

Les yeux de Beth s'arrondirent à leur maximum de surprise. Elle plaqua immédiatement ses deux mains sur sa bouche... ce qui entraina les manches trop longue de son sweat. Comment ? Comment avait-il... ? Avait-elle pensé tout haut ? Beth était mortifiée et n'osait plus rien faire... jusqu'à ce que son cerveau n'intègre l'information capitale. Ce n'était pas le fait qu'il l'ai entendu le plus important, mais c'est le "ma couleur naturelle" ! Personne n'avait les iris rouges de naissance ! Ca se saurait sinon... *Mutation génétique ? *se demanda-t-elle se remémorant ses cours de biologie.
Ses mains s'abaissèrent pendant qu'elle était toute occupée à sa réflexion.

Tu as besoin de prendre une bonne douche. ajouta-t-il aussi.

Ca Beth ne pouvait le nier... et elle en avait fortement envie. Mais n'avait carrément pas les moyens de s'offrir ce luxe.

Par contre, elle tilta un instant sur le fait de lui dire la vérité. Pourquoi est-ce qu'elle devrait lui dire la vérité à ce grand inconnu qui se prenait pour ... ! ...son sauveur. La révolte interne d'Elizabeth ne dura pas plus d'une seconde avant qu'elle n'admette qu'elle lui devait bien ça.

"Les deux. C'est préférable si je ne les contacte pas..." répondit-elle clairement à la question, adoptant un ton des plus sérieux.

Quand il était question de sa famille ou de ceux qu'elle aimait, Elizabeth était intraitable. Elle les protégerait coûte que coûte. Même si ca devait lui nuire à elle. Elle l'avait déjà prouvé et elle recommencerait autant de fois qu'il le faudra.

Mais apparemment, Monsieur Vayne allait lui proposer de l'accompagner. Ce qu'elle accepterait sur le champ. Ses parents criseraient s'ils étaient là. On ne suivait pas un inconnu comme ça voyons ! M'enfin bon, d'une, ils n'étaient pas là. De deux, ca ne sera pas la première fois qu'elle suit un inconnu. Et puis elle avait envie de le suivre. Lui, il n'avait pas l'air aussi.... qu' "eux".
Et puis qui sait ? Peut-être que la galère allait prendre fin ? De toute manière, si jamais ca se corsait à nouveau, elle prendrait encore la poudre d'escampette...